Décret tertiaire : quelles données énergétiques collecter ? Comment utiliser ces données au service de la performance ?
Dans notre précédent article Répondre aux exigences du Décret Tertiaire : une méthodologie et des solutions gagnantes, nous vous décrivions une méthodologie en 3 étapes pour atteindre les objectifs fixés par le Décret Tertiaire. La première étape consiste définir le besoin de données à collecter et un plan de comptage associé pour collecter ces données.
Le présent article vise à définir les données à collecter au-delà des données de premier niveau que sont les factures d’énergie et parler de l’utilisation de ces données pour atteindre l’objectif de performance fixé par le décret tertiaire.
Retrouvez également toutes ces explications dans le webinaire que nous avons réalisé sur le Décret Tertiaire.
Lorsque les données du compteur concessionnaire ne sont pas accessibles ou suffisantes
- Les données du compteur concessionnaire (Enedis) peuvent être compliquées à récupérer
Dans le cas où les compteurs concessionnaires ne sont pas télé-relevés, la donnée récupérée peut être de mauvaise qualité avec des données au mieux tous les mois, parfois basée sur des estimations. Cela peut provoquer des problèmes dans les calculs d’années de référence et ensuite les calculs de suivi de la performance. Il y a donc un fort intérêt à avoir des données télé-relevées au moins quotidiennement pour s’assurer de la qualité de la donnée collectée.
Dans d’autres cas, les entités à qui sont dédiés les compteurs concessionnaires peuvent être différentes des entités qui consolident la démarche décret tertiaire. Par exemple, un propriétaire pourrait avoir du mal à récupérer les données de consommations des locataires qui occupe ses sites ou un grand groupe pourrait avoir du mal à récupérer les données de ses filiales.
Dans ces cas, une solution de mesure des consommations en parallèle du compteur concessionnaire permet une récupération directe et automatique de données qualifiées.
- Le périmètre du comptage concessionnaire peut être différent du périmètre d’engagement du décret tertiaire
Dans certains cas de sites mixtes alimentés par un point de livraison Enedis et avec une activité tertiaire, il est dans ce cas nécessaire de mettre en place un comptage des consommations spécifique pour isoler les consommations tertiaires.
C’est par exemple le cas pour des sites industriels alimentés par une arrivée électrique générale et un comptage concessionnaire global mais qui contiennent une part tertiaire.
Pour ces cas-là, il est indispensable de mettre en place cette solution de comptage du périmètre tertiaire au plus vite pour pouvoir remonter des données dans la plateforme OPERAT lors de l’échéance de septembre 2021.
- Les consommations de bornes de recharge de véhicules électriques
Il est indiqué dans la loi ELAN que l’objectif d’économie d’énergie est calculé sur une assiette dont les consommations des véhicules de bornes de recharges de véhicules électriques peuvent être déduites.
Ce point n’est pas obligatoire, mais permet de ne pas être pénalisé en termes de performance du fait de cet usage de plus en plus rependu.
Les avantages de la solution Smart Impulse pour obtenir ces données :
- Une installation en moins d’une heure, sans coupure
- Une donnée fiable : taux de données moyen sur nos installations de 99,9%
- Une relève automatique des consommations totales ou avec la répartition des consommations par usage
- Interopérabilité des données avec une quinzaine de plateformes
Collecte des consommations de chauffage et réfrigération pour la modulation climatique
Jusqu’à présent nous avons principalement abordé les données de consommations totales d’énergie à collecter sur les bâtiments concernés. Il s’agit maintenant de passer de la notion de consommation à la notion de performance, pour faire le lien avec les objectifs de performance définis par le décret tertiaire.
Pour parler de performance, il s’agit de définir des usages et des conditions d’usage.
Pour les bâtiments tertiaires, parmi les usages définis, il y a notamment le chauffage et le refroidissement. L’arrêté méthodologie paru en avril 2020 décrit clairement comment prendre en compte ces usages et les conditions d’usage associées (ici les conditions climatiques) pour calculer la performance.
L’arrêté définit la notion de “consommation ajustée” pour prendre en compte les conditions climatiques. Par exemple, s’il fait moins froid cet hiver, vous êtes censés consommer moins de chauffage et donc votre consommation ajustée va être corrigée à la hausse.
Comme montré ci-dessous, si vous mesurez vos consommations de chauffage ou de refroidissement, l’ajustement est calculé directement par rapport aux conditions climatiques (Degrés Jours Hiver). Si vous ne mesurez pas vos consommations de chauffage, ces consommations de chauffage sont estimées avec un ratio surfacique pour calculer l’ajustement. Vous courrez ainsi le risque d’être pénalisé dans votre calcul d’ajustement par une estimation très imprécise.
Collecte des consommations d’activités spécifiques pour la modulation par type d’activité
Après avoir parlé de l’usage chauffage et refroidissement et des conditions d’usage associées, intéressons-nous maintenant à l’usage du bâtiment par ses occupants et aux conditions de cet usage. C’est ce que les arrêtés appellent l’activité du bâtiment et les paramètres d’activité.
Le projet d’Arrêté d’octobre 2020 définit par exemple trois paramètres d’activité pour les bâtiments de bureaux :
– L’amplitude horaire annuelle
– La surface plancher par poste de travail
– Le taux d’occupation
Au-delà de l’activité de bureaux standard, des « activités tertiaires connexes » peuvent être définies comme par exemple pour les bâtiments de bureau :
– Salles et Centres d’exploitation informatique (datacenter)
– Stationnement
– Restauration
Le fait de mesurer les consommations de ces activités spécifiques permet de mieux les prendre en compte dans la définition des cibles à atteindre et dans le suivi de la performance. En effet, ce ne sont pas les mêmes leviers d’économies si votre bâtiment héberge un datacenter ou non.
Collecte de données d’usage pour justifier d’une modulation des objectifs via un dossier technique
Le décret tertiaire offre la possibilité de justifier une modulation des objectifs en fonction des spécificités de votre site, via la fourniture d’un dossier technique. Le contenu de ce dossier est décrit dans l’Arrêté paru en avril 2020.
Dans ce dossier il s’agit d’identifier les « équipements et procédés exploités dans les locaux à usage tertiaire » et évaluer « leur impact respectif sur la consommation d’énergie finale »
« L’étude énergétique […] identifie toutes les parties prenantes de la gestion, de l’usage, de l’exploitation, de l’entretien et de la maintenance du bâtiment, et leur impact respectif sur la consommation d’énergie du bâtiment ».
Mesurer les consommations de ses différents types d’équipements est donc nécessaire pour alimenter le dossier permettant de moduler les objectifs en fonction de l’activité et des contraintes du site.
En résumé
Pour des sites simples et mono-usages, les consommations totales suffisent pour être mises en ligne sur OPERAT.
Pour les sites complexes, multi-activités et pour rentrer dans des démarches de performance, là il faut des données par activité et par usage énergétique.
L’avantage de la solution Smart Impulse :
- Une vision par type d’équipement et par zone ou process qui permet d’isoler les différents usages et activité du site sans avoir besoin de déployer des dizaines ou des centaines de sous-compteurs électriques sur un bâtiment
Des données, c’est bien. Des économies, c’est mieux !
Au-delà de l’obligation court terme de déposer des données sur la plateforme OPERAT pour définir vos références et calculer votre niveau de performance, l’enjeux est de collecter des données au service de votre démarche de performance énergétique.
La démarche de performance énergétique dans les bâtiments tertiaires implique souvent de nombreuses parties prenantes : propriétaire, occupant, exploitant, property manager, AMO, etc.
Sans données claires et fiables sur l’usage énergétique il est compliqué d’identifier et suivre les périmètres de chacun et animer une démarche de performance énergétique constructive.
La donnée d’usage énergétique est donc centrale pour aligner l’ensemble des parties prenantes dans une démarche permettant l’atteinte d’un objectif commun, avec une bonne répartition des responsabilités.
Les avantages de la solution Smart Impulse :
- Des données claires et pédagogiques sur les usages électriques permettant à l’ensemble des parties prenantes d’identifier et de suivre ses actions et comportements pour contribuer à une réussite collective
- Des données facilement accessibles via les outils Smart Impulse ou facilement interopérable avec d’autres plateformes.
L’erreur à ne pas commettre
Vous devez définir rapidement des solutions de collecte de données pour répondre à l’obligation de remonter des données dans la plateforme OPERAT. Il ne faut pas perdre de vue qu’après cette première étape, vous allez devoir réaliser les économies d’énergie pour atteindre les objectifs définis par le décret tertiaire et allez avoir besoin de données complémentaires sur les usages énergétiques.
L’erreur à éviter est d’investir dans une solution permettant de répondre à la première étape (collecte de données standard sur les consommations totales), mais ne permettrait pas de collecter les données d’usage énergétique permettant de suivre la démarche de performance énergétique.
Le risque étant de devoir investir une deuxième fois dans une solution qui permet de collecter des données d’usage énergétique.
L’avantage de la solution Smart Impulse :
- Une solution flexible qui permet de collecter les données de consommation totale pour répondre à la première étape, puis de passer en répartition par usage « en un clic », sans avoir à modifier la configuration matérielle de la solution.
Pour plus d’informations sur comment Smart Impulse peut vous accompagner à atteindre les objectifs du décret tertiaire,
